"Turquie : Un interview de Talaat Pacha", La Méditerranée orientale, n° 24, 1er mars 1918, p. 10 :
"Talaat pacha, grand vizir de Turquie, a fait à un journaliste de Vienne les déclarations suivantes au sujet de l'Ukraine : « Cet événement dépasse la portée de toutes les espérances que nous avions conçues. Non seulement nous avons conclu la paix avec l'Ukraine, mais nous avons les mains libres du côté de Petrograd et pouvons faire face à toute éventualité qui se produira là. Au surplus, il ne peut plus venir de Russie aucune menace militaire.
La paix avec l'Ukraine est particulièrement favorable à la Turquie. Naturellement, nous avons signé avec elle une paix séparée. Elle a reconnu l'élaboration des capitulations et nous a octroyé le traitement de la nation la plus favorisée.
La dissolution de la Russie [l'Empire russe] est pour nous de la plus haute importance car, par elle, n'existe plus la question des Dardanelles.
Nous nous arrangerons avec nos autres voisins, séparément, sur chaque point en litige, jadis : sur la question de la Mer Noire, sur celle du Caucase, etc... Ainsi, l'échec des négociations de Brest-Litovsk avec le gouvernement de Petrograd n'a, pour la Turquie, aucune importance. »
Talaat pacha a déclaré que la Turquie n'acceptera qu'une paix qui garantisse l'intégrité absolue de son territoire et sa souveraineté complète sur toutes ses provinces. Elle n'admettra aucune immixion de l'étranger dans ses affaires intérieures ; elle ne permettra pas qu'on assimile la Mésopotamie, ou l'Arabie, ou la Palestine à la Belgique."
"Où il est question de la fondation du comité révolutionnaire islamique", L'Homme libre, 10 août 1926, p. 3 :
"Angora, 9 août. — Le tribunal de l'indépendance a jugé aujourd'hui le docteur Nazim, ministre de l'instruction dans le dernier cabinet Talaat. (...)
Parlant de l'action d'Enver, le docteur Nazim a dit qu'il quitta Bagtcherasay pour se mettre à la tête de deux divisions, qui se trouvaient à Cars, en vue de former un gouvernement provisoire au Caucase. Sur leur action à Berlin, le docteur Nazim a exposé la fondation du comité révolutionnaire islamique ; les pourparlers durèrent environ un mois et demi avec les délégués révolutionnaires irlandais pour attribuer à ce comité un caractère international et en faire le pivot de l'activité des peuples opprimés. Il a ajouté que les pourparlers échouèrent sur le refus des délégués irlandais de procurer les fonds nécessaires pour provoquer des difficultés à l'Angleterre dans les Indes."
Voir également : La Turquie et l'Ukraine
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