P. Risal (pseudonyme de Tekin Alp, membre du Comité Union et Progrès), "Les Turcs à la recherche d'une âme nationale", Mercure de France, 16 août 1912 :
"Des Turcs candides avaient même voulu s'appuyer sur la franc-maçonnerie mondiale considérée comme le soutien puissant du libéralisme, de la tolérance et de la justice internationale et à l'ombre de laquelle s'était organisé le Comité révolutionnaire de Salonique. Les frères, répandus dans tout le monde civilisé, seraient les avocats ardents de la cause ottomane auprès des gouvernements et des parlements. Mais leur déception fut prompte. Le concours espéré ne vint pas. Les divers orients pensaient à leurs intérêts nationaux, quand ce n'était pas aux intérêts étroits de leur ordre. Et puis, même animés des meilleurs volontés, les orients maçonniques ne pouvaient pas grand'chose. Leur force était diffuse, dérisoire et, somme toute, fallacieuse." (p. 682)
"Il est particulièrement urgent, au dire des jeunes novateurs, de soustraire les esprits aux influences déprimantes qui tendent à s'insinuer sous le couvert de la propagande maçonnique, véhicule d'un cosmopolitisme décevant et malsain, force puissante de désagrégation et d'indiscipline sociale.
L'institution maçonnique qui détruit tout sentiment d'amour national et déclare une guerre sournoise au principe de patriotisme, disent-ils, est un instrument d'asservissement entre les mains des gouvernements européens qui font volontiers de l'internationalisme, du radicalisme et même de l'anticléricalisme d'exportation pour miner la résistance de la Turquie et assurer mieux leur entreprise déjà séculaire d'exploitation cynique et systématique. (...)
A bas donc l'affadissante humanitairerie, l'internationalisme lâche, l'hypocrite maçonnerie universelle !" (p. 702)
Thierry Zarcone, Secret et Sociétés secrètes en Islam : Turquie, Iran et Asie centrale, XIXe-XXe siècles, Milan, Archè, 2002 :
"Quant aux critiques émanant des milieux nationalistes turcs très influents au début du siècle, elles se réduisent à un rejet de l'idéal internationaliste de la Franc-Maçonnerie, car jugé dangereux pour l'idée de patrie. L'un des partisans de cette thèse, Ziya Gökalp, devient le principal idéologue de la Turquie de Mustafa Kemal Atatürk." (p. 21)
Thierry Zarcone, La Turquie. De l'Empire ottoman à la République d'Atatürk, Paris, Gallimard, 2005 :
"Le pouvoir [kémaliste] entend être le seul dispensateur des valeurs de la République et ordonne la fermeture des sociétés de pensée qui défendaient les mêmes principes ; les foyers turcs (Türk ocaklarï), en 1931, puis les loges maçonniques et l'Union des femmes turques, en 1935." (p. 81-82)
"Des Turcs candides avaient même voulu s'appuyer sur la franc-maçonnerie mondiale considérée comme le soutien puissant du libéralisme, de la tolérance et de la justice internationale et à l'ombre de laquelle s'était organisé le Comité révolutionnaire de Salonique. Les frères, répandus dans tout le monde civilisé, seraient les avocats ardents de la cause ottomane auprès des gouvernements et des parlements. Mais leur déception fut prompte. Le concours espéré ne vint pas. Les divers orients pensaient à leurs intérêts nationaux, quand ce n'était pas aux intérêts étroits de leur ordre. Et puis, même animés des meilleurs volontés, les orients maçonniques ne pouvaient pas grand'chose. Leur force était diffuse, dérisoire et, somme toute, fallacieuse." (p. 682)
"Il est particulièrement urgent, au dire des jeunes novateurs, de soustraire les esprits aux influences déprimantes qui tendent à s'insinuer sous le couvert de la propagande maçonnique, véhicule d'un cosmopolitisme décevant et malsain, force puissante de désagrégation et d'indiscipline sociale.
L'institution maçonnique qui détruit tout sentiment d'amour national et déclare une guerre sournoise au principe de patriotisme, disent-ils, est un instrument d'asservissement entre les mains des gouvernements européens qui font volontiers de l'internationalisme, du radicalisme et même de l'anticléricalisme d'exportation pour miner la résistance de la Turquie et assurer mieux leur entreprise déjà séculaire d'exploitation cynique et systématique. (...)
A bas donc l'affadissante humanitairerie, l'internationalisme lâche, l'hypocrite maçonnerie universelle !" (p. 702)
Thierry Zarcone, Secret et Sociétés secrètes en Islam : Turquie, Iran et Asie centrale, XIXe-XXe siècles, Milan, Archè, 2002 :
"Quant aux critiques émanant des milieux nationalistes turcs très influents au début du siècle, elles se réduisent à un rejet de l'idéal internationaliste de la Franc-Maçonnerie, car jugé dangereux pour l'idée de patrie. L'un des partisans de cette thèse, Ziya Gökalp, devient le principal idéologue de la Turquie de Mustafa Kemal Atatürk." (p. 21)
Thierry Zarcone, La Turquie. De l'Empire ottoman à la République d'Atatürk, Paris, Gallimard, 2005 :
"Le pouvoir [kémaliste] entend être le seul dispensateur des valeurs de la République et ordonne la fermeture des sociétés de pensée qui défendaient les mêmes principes ; les foyers turcs (Türk ocaklarï), en 1931, puis les loges maçonniques et l'Union des femmes turques, en 1935." (p. 81-82)
"Les loges maçonniques sont abolies en Turquie : Leurs biens passent à l'Etat", Beyoğlu, 13 octobre 1935 :
"Les loges maçonniques qui s'intitulaient : « Türk yükselme cemiyeti » (association pour le relèvement turc) seront dissoutes ; tous les immeubles leur appartenant reviendront à l'Etat.
Dans une circulaire qu'il a communiquée à tous les vilayets, le Ministre de l'Intérieur [Şükrü Kaya] invite les gouverneurs à interdire les loges et les réunions à tendance franc-maçonnique." (p. 1)
"Les loges maçonniques qui s'intitulaient : « Türk yükselme cemiyeti » (association pour le relèvement turc) seront dissoutes ; tous les immeubles leur appartenant reviendront à l'Etat.
Dans une circulaire qu'il a communiquée à tous les vilayets, le Ministre de l'Intérieur [Şükrü Kaya] invite les gouverneurs à interdire les loges et les réunions à tendance franc-maçonnique." (p. 1)