In the meantime, Bereyziat said, the Israelis explained thatSource : http://cablegate.wikileaks.org/cable/2009/10/09PARIS1461.html
they will not take strong public positions condemning what
they perceive as Turkey's recent strategic shift away from
western positions on the peace process, Iran, and Israel's
nuclear program. Erdogan's public comments about Israel's
nuclear weapons had particularly irked the Israelis,
Bereyziat explained, describing them as unprecedented by a
Turkish leader. Moreover, the Israelis blamed the Europeans,
and especially France, for this shift in Turkey's policy.
They said that if Europe had more warmly embraced Turkey,
then the Turks would not be taking steps to earn approval in
the Arab and Muslim world at the expense of Israel. The
French, in response to this accusation, "begged to differ,"
Bereyziat said.
lundi 29 novembre 2010
Wikileaks : remarquable lucidité israélienne quant à la débilité sarkozyste ?
Le panturquisme
Jean-Paul Roux, L'Asie centrale. Histoire et civilisations, Paris, Fayard, 1997 :
"Les deux grandes idéologies disponibles après la chute du communisme [en Asie centrale] et dont on est en droit d'espérer ou de craindre l'essor sont, à côté du nationalisme, et après lui, l'islamisme et le turquisme. (...)
Les idéaux panturcs se situent plus au niveau économique et culturel qu'au niveau politique. Il est remarquable que partout on réécrit l'histoire et que les études historiques prennent une des toutes premières places dans l'enseignement et la recherche. Après le dénigrement du passé, on exagère peut-être en voulant n'en voir que les bons côtés. Jadis Tamerlan était montré comme un monstre et seul Ulu Beg, en tant que savant, trouvait grâce dans l'esprit soviétique. Maintenant on exalte Timur en jetant pudiquement un voile sur ses méfaits. On a célébré le passé timouride en 1994 par des fêtes grandioses auxquelles on a donné une dimension internationale.
On parle beaucoup de l'intérêt qu'éveille la Turquie, mais il n'est pas nouveau et peut seulement s'exprimer publiquement. Est-il plus grand que celui porté par la Turquie aux turcophones d'Asie centrale ? De part et d'autre, on vise à un étroit rapprochement, et il ne fait pas de doute que le modèle turc paraît séduisant en Asie centrale : les choix que fera la Turquie, notamment celui de son adhésion à l'Europe ou de son retour éventuel à la chariat, peuvent se révéler décisifs pour l'orientation des républiques musulmanes de la CEI. Les chefs d'Etat se rendent visite. On organise des rencontres à tous les niveaux, des congrès, des débats. Un satellite turc diffuse ses émissions de télévision. Des bourses d'études sont offertes à des étudiants en Turquie. C'est pour se rapprocher de la Turquie que les jeunes Etats indépendants décident d'adopter son alphabet, l'alphabet latin (ce qui ne fera qu'un changement de plus puisque en quatre-vingts ans on est passé de la graphie arabe à la graphie latine (1924), puis à la cyrillique (1940)). Les Turcs investissent en Asie centrale, mais leurs moyens sont limités, et leurs investissements moins importants que ceux des Américains, des Allemands, des Japonais et des Chinois. De grands projets peuvent cependant avoir des incidences considérables, s'ils n'échouent pas... Le président turc, M. Demirel, en mai 1996, a signé un protocole d'accord avec l'Uzbekistan pour la création d'une voie ferrée exclusivement « turque » qui passerait par le Türkmenistan, traverserait la Caspienne par bateau jusqu'à Bakou, en Azerbaidjan, d'où elle gagnerait Kars pour se raccorder au réseau anatolien." (p. 437-438)
Jean-Paul Roux, Histoire des Turcs. Deux mille ans du Pacifique à la Méditerranée, Paris, Fayard, 2000 :
"Le panturquisme a pris naissance dans l'Empire ottoman décadent et dans la Russie en révolution comme une ultime conséquence du nationalisme européen, comme une compensation des reculs et des défaites, en concurrence avec le panislamisme qui se révélait décevant et ne convenait guère à des libéraux, à des hommes qui se voulaient modernes et étaient imprégnés des idées de la révolution de 1789. Il ne fut guère illustré que par Enver Pacha, une des têtes de l'Empire pendant la Première Guerre mondiale, qui trouva une mort obscure, en 1922, en poursuivant son rêve dans les immenses étendues de l'Asie centrale alors secouée par le séisme du bolchevisme. L'ardeur relative que le panturquisme avait eue en Russie avant l'écroulement du tsarisme fut davantage contrariée par le panislamisme. Son but n'était pas d'ailleurs le regroupement de tous les turcophones du monde, mais la formation d'une république ouverte à ceux vivant dans les frontières de ce qui allait devenir l'URSS. Il fut vite arrêté par la volonté des autorités de ne pas créer un bloc turco-musulman et par l'institution de plusieurs républiques fédérées." (p. 26)
"Si l'on sonde un peu les coeurs, on se rend vite compte à quel point sont sensibles la conviction et la fierté qu'ont tous les Turcs d'appartenir à la turcicité. Les Turcs de Turquie montrent un intérêt évident pour les Turcs d'Asie centrale et proclament volontiers qu'ils se soucient peu que les Azéris relèvent du chiisme puisqu'ils relèvent aussi de la turcophonie. Les Turcs d'Asie centrale paient bien de retour les sentiments qu'on leur porte ; ils le faisaient déjà aux plus beaux jours du communisme, comme ils en ont donné maintes preuves publiques. pourtant, tout turcs qu'ils sont et qu'ils veulent être, ils semblent pris entre deux allégeances, l'une de coeur, l'autre de raison. Citoyens des Républiques créées artificiellement, sans vraies assises nationales, ils ont besoin pour affirmer leur existence, de se proclamer Azéris, Kazakhs, Kirghiz, Türkmènes, Ouzbeks, ce qui les met en porte à faux, non seulement avec la turcophonie, mais avec leurs nationaux relevant de groupes minoritaires turcophones et surtout iranophones. Toute affirmation nationale des Ouzbeks, en particulier, est ressentie comme hégémonique par les Tadjiks, voire par les Kazakhs ou les Türkmènes, et cela d'autant plus que Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan (2,5 millions d'habitants aujourd'hui, deuxième ville du monde turc après Istanbul et Ankara), apparaît comme la métropole naturelle de l'Asie centrale.
Des relations étroites se sont cependant établies entre les Turcs de la CEI et Turcs de Turquie. Des centaines d'accords économiques, politiques, culturels (près de 400 déjà en 1998) ont été signés entre la Turquie, les Républiques d'Asie centrale et l'Azerbaïdjan. Les sociétés privées de la première ont largement investi dans les autres (6,5 millions de dollars US), avec le souci de ne pas se laisser trop distancer par des pays dont les moyens sont supérieurs, les Etats-Unis, le Japon ou l'Europe occidentale. On multiplie les visites de chefs d'Etat, les entretiens, les congrès, parfois pour constater ce qui sépare autant que ce qui unit : dans les premiers temps, on avait cru pouvoir se passer d'interprètes, et on n'était arrivé qu'à ne pas se comprendre ! On tente aujourd'hui de fabriquer une langue commune. C'est pour se rapprocher des Turcs de Turquie et de l'Occident que les jeunes Républiques indépendantes ont décidé de remplacer les caractères cyrilliques par les latins : ce qui ne fera jamais que le quatrième alphabet utilisé en un siècle ! Des bourses sont offertes à des étudiants pour qu'ils viennent achever leur formation dans les universités du Bosphore ou en Anatolie. Un satellite turc diffuse des programmes de télévision.
Communauté linguistique et efforts de rapprochement peuvent déboucher quelque jour sur une « ligue turque », comme il y a une ligue arabe, ce qui ne serait pourtant pas une union. Le panturquisme, qui fut à la mode dans les premières décennies du XXe siècle, n'est pas mort, mais il semble relever quelque peu de l'utopie, bien que le mouvement du monde conduise à de grandes fédérations (et, paradoxalement en apparence, à un réveil de toutes sortes de nationalismes, tadjik, kurde, tchétchène, pour rester dans notre sujet) ; bien qu'il soit de plus en plus de difficile de demeurer isolé ; bien qu'une « Grande Turquie » puisse apparaître, du moins pour Ankara, comme une alternative à l'Europe. Mille difficultés se dressent devant elle dont la moindre n'est pas la dispersion, l'absence de frontières communes. L'Arménie sépare les Turcs « occidentaux », ceux de Turquie et d'Azerbaïdjan ; la Caspienne et le monde iranien séparent ceux-ci des Turcs « orientaux ». L'organisation de coopération économique (ECO), restructurée et élargie en 1992, a été obligée de tenir compte de la réalité géographique puisque les pays adhérents (Turquie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Türkmenistan, Iran, Tadjikistan, Afghanistan et Pakistan) sont turcs et iraniens (ou indo-iraniens)." (p. 417-419)
"Les deux grandes idéologies disponibles après la chute du communisme [en Asie centrale] et dont on est en droit d'espérer ou de craindre l'essor sont, à côté du nationalisme, et après lui, l'islamisme et le turquisme. (...)
Les idéaux panturcs se situent plus au niveau économique et culturel qu'au niveau politique. Il est remarquable que partout on réécrit l'histoire et que les études historiques prennent une des toutes premières places dans l'enseignement et la recherche. Après le dénigrement du passé, on exagère peut-être en voulant n'en voir que les bons côtés. Jadis Tamerlan était montré comme un monstre et seul Ulu Beg, en tant que savant, trouvait grâce dans l'esprit soviétique. Maintenant on exalte Timur en jetant pudiquement un voile sur ses méfaits. On a célébré le passé timouride en 1994 par des fêtes grandioses auxquelles on a donné une dimension internationale.
On parle beaucoup de l'intérêt qu'éveille la Turquie, mais il n'est pas nouveau et peut seulement s'exprimer publiquement. Est-il plus grand que celui porté par la Turquie aux turcophones d'Asie centrale ? De part et d'autre, on vise à un étroit rapprochement, et il ne fait pas de doute que le modèle turc paraît séduisant en Asie centrale : les choix que fera la Turquie, notamment celui de son adhésion à l'Europe ou de son retour éventuel à la chariat, peuvent se révéler décisifs pour l'orientation des républiques musulmanes de la CEI. Les chefs d'Etat se rendent visite. On organise des rencontres à tous les niveaux, des congrès, des débats. Un satellite turc diffuse ses émissions de télévision. Des bourses d'études sont offertes à des étudiants en Turquie. C'est pour se rapprocher de la Turquie que les jeunes Etats indépendants décident d'adopter son alphabet, l'alphabet latin (ce qui ne fera qu'un changement de plus puisque en quatre-vingts ans on est passé de la graphie arabe à la graphie latine (1924), puis à la cyrillique (1940)). Les Turcs investissent en Asie centrale, mais leurs moyens sont limités, et leurs investissements moins importants que ceux des Américains, des Allemands, des Japonais et des Chinois. De grands projets peuvent cependant avoir des incidences considérables, s'ils n'échouent pas... Le président turc, M. Demirel, en mai 1996, a signé un protocole d'accord avec l'Uzbekistan pour la création d'une voie ferrée exclusivement « turque » qui passerait par le Türkmenistan, traverserait la Caspienne par bateau jusqu'à Bakou, en Azerbaidjan, d'où elle gagnerait Kars pour se raccorder au réseau anatolien." (p. 437-438)
Jean-Paul Roux, Histoire des Turcs. Deux mille ans du Pacifique à la Méditerranée, Paris, Fayard, 2000 :
"Le panturquisme a pris naissance dans l'Empire ottoman décadent et dans la Russie en révolution comme une ultime conséquence du nationalisme européen, comme une compensation des reculs et des défaites, en concurrence avec le panislamisme qui se révélait décevant et ne convenait guère à des libéraux, à des hommes qui se voulaient modernes et étaient imprégnés des idées de la révolution de 1789. Il ne fut guère illustré que par Enver Pacha, une des têtes de l'Empire pendant la Première Guerre mondiale, qui trouva une mort obscure, en 1922, en poursuivant son rêve dans les immenses étendues de l'Asie centrale alors secouée par le séisme du bolchevisme. L'ardeur relative que le panturquisme avait eue en Russie avant l'écroulement du tsarisme fut davantage contrariée par le panislamisme. Son but n'était pas d'ailleurs le regroupement de tous les turcophones du monde, mais la formation d'une république ouverte à ceux vivant dans les frontières de ce qui allait devenir l'URSS. Il fut vite arrêté par la volonté des autorités de ne pas créer un bloc turco-musulman et par l'institution de plusieurs républiques fédérées." (p. 26)
"Si l'on sonde un peu les coeurs, on se rend vite compte à quel point sont sensibles la conviction et la fierté qu'ont tous les Turcs d'appartenir à la turcicité. Les Turcs de Turquie montrent un intérêt évident pour les Turcs d'Asie centrale et proclament volontiers qu'ils se soucient peu que les Azéris relèvent du chiisme puisqu'ils relèvent aussi de la turcophonie. Les Turcs d'Asie centrale paient bien de retour les sentiments qu'on leur porte ; ils le faisaient déjà aux plus beaux jours du communisme, comme ils en ont donné maintes preuves publiques. pourtant, tout turcs qu'ils sont et qu'ils veulent être, ils semblent pris entre deux allégeances, l'une de coeur, l'autre de raison. Citoyens des Républiques créées artificiellement, sans vraies assises nationales, ils ont besoin pour affirmer leur existence, de se proclamer Azéris, Kazakhs, Kirghiz, Türkmènes, Ouzbeks, ce qui les met en porte à faux, non seulement avec la turcophonie, mais avec leurs nationaux relevant de groupes minoritaires turcophones et surtout iranophones. Toute affirmation nationale des Ouzbeks, en particulier, est ressentie comme hégémonique par les Tadjiks, voire par les Kazakhs ou les Türkmènes, et cela d'autant plus que Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan (2,5 millions d'habitants aujourd'hui, deuxième ville du monde turc après Istanbul et Ankara), apparaît comme la métropole naturelle de l'Asie centrale.
Des relations étroites se sont cependant établies entre les Turcs de la CEI et Turcs de Turquie. Des centaines d'accords économiques, politiques, culturels (près de 400 déjà en 1998) ont été signés entre la Turquie, les Républiques d'Asie centrale et l'Azerbaïdjan. Les sociétés privées de la première ont largement investi dans les autres (6,5 millions de dollars US), avec le souci de ne pas se laisser trop distancer par des pays dont les moyens sont supérieurs, les Etats-Unis, le Japon ou l'Europe occidentale. On multiplie les visites de chefs d'Etat, les entretiens, les congrès, parfois pour constater ce qui sépare autant que ce qui unit : dans les premiers temps, on avait cru pouvoir se passer d'interprètes, et on n'était arrivé qu'à ne pas se comprendre ! On tente aujourd'hui de fabriquer une langue commune. C'est pour se rapprocher des Turcs de Turquie et de l'Occident que les jeunes Républiques indépendantes ont décidé de remplacer les caractères cyrilliques par les latins : ce qui ne fera jamais que le quatrième alphabet utilisé en un siècle ! Des bourses sont offertes à des étudiants pour qu'ils viennent achever leur formation dans les universités du Bosphore ou en Anatolie. Un satellite turc diffuse des programmes de télévision.
Communauté linguistique et efforts de rapprochement peuvent déboucher quelque jour sur une « ligue turque », comme il y a une ligue arabe, ce qui ne serait pourtant pas une union. Le panturquisme, qui fut à la mode dans les premières décennies du XXe siècle, n'est pas mort, mais il semble relever quelque peu de l'utopie, bien que le mouvement du monde conduise à de grandes fédérations (et, paradoxalement en apparence, à un réveil de toutes sortes de nationalismes, tadjik, kurde, tchétchène, pour rester dans notre sujet) ; bien qu'il soit de plus en plus de difficile de demeurer isolé ; bien qu'une « Grande Turquie » puisse apparaître, du moins pour Ankara, comme une alternative à l'Europe. Mille difficultés se dressent devant elle dont la moindre n'est pas la dispersion, l'absence de frontières communes. L'Arménie sépare les Turcs « occidentaux », ceux de Turquie et d'Azerbaïdjan ; la Caspienne et le monde iranien séparent ceux-ci des Turcs « orientaux ». L'organisation de coopération économique (ECO), restructurée et élargie en 1992, a été obligée de tenir compte de la réalité géographique puisque les pays adhérents (Turquie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Türkmenistan, Iran, Tadjikistan, Afghanistan et Pakistan) sont turcs et iraniens (ou indo-iraniens)." (p. 417-419)
mercredi 17 novembre 2010
Le Turc ottoman, un être hautement civilisé
Robert Mantran, Istanbul au siècle de Soliman le Magnifique, Paris, Hachette Littératures, 2008 :
"Dans l'ensemble, le Turc est un individu calme, ennemi des grands mouvements d'humeur : il laisse cela à la soldatesque, à la racaille des tavernes. Lui se contente de mener une vie paisible, familiale, conforme aux préceptes coraniques. Il est dévot sans excès, il est assidu à la mosquée, mais pas plus qu'il ne faut, en se gardant bien de ne l'être pas assez, car il peut alors encourir les foudres du mouhtésib qui a droit de punir les mauvais croyants, ceux qui ne pratiquent pas le jeûne du ramadan ou ne se rendent pas à la mosquée pour la prière du vendredi. Il a une ambition très limitée, car il sait que Dieu l'a mis à une place déterminée dans la société, et qu'il lui est quasi impossible de sortir de son milieu social ou professionnel. Si bien qu'il se contente de ce qu'il a et s'efforce de vivre en fonction de ses moyens, en bonne intelligence avec ses collègues, ses voisins, même s'ils sont des non-musulmans. Il n'est pas fanatique, et de fait on ne signale aucun pogrom, aucune manifestation antichrétienne, aux XVIe et XVIIe siècles. Juifs, Grecs et Arméniens de leur côté se gardent de toute action pouvant avoir un caractère de provocation contre les musulmans, de sorte qu'on peut affirmer que le climat humain de la ville est bon, même si parfois les conditions politiques ou économiques apportent quelque difficulté passagère." (p. 287)
"L'usage a prévalu en Occident de considérer le Turc comme un barbare, féroce, cruel, sanguinaire. A lire les récits des voyageurs européens qui ont visité Istanbul et parcouru l'Empire ottoman aux XVIe et XVIIe siècles, il n'y paraît guère. Ce qui ressort, au contraire, c'est l'absence de fanatisme à l'égard des étrangers, c'est le goût des belles choses, c'est la douceur de vivre : tableau idyllique, qui dépasse certainement la réalité, mais qu'on ne saurait sous-estimer, surtout si l'on compare la vie des Stambouliotes à celle de leurs contemporains de Paris, Londres et de quelque cité d'Occident. Il reflète une civilisation mal connue, mais qui n'en a pas moins été capable de faire de Constantinople-Istanbul la première ville du vieux monde, en un temps où l'Occident n'avait pas encore définitivement accaparé l'histoire..." (p. 308-309)
mardi 16 novembre 2010
Chronologie de la géopolitique turque
1921 : traités d'amitié entre les kémalistes et la Russie bolcheviste, accord entre les kémalistes et la France sur la Cilicie.
1923 : traité de Lausanne.
1925 : traité de neutralité avec l'URSS.
1928 : traité d'amitié avec l'Italie.
1932 : adhésion à la SDN (Société des Nations).
1934 : Pacte balkanique (Turquie, Yougoslavie, Roumanie, Grèce).
1935 : soutien aux sanctions de la SDN contre l'Italie après l'invasion de l'Ethiopie.
1936 : Convention de Montreux.
1937 : Pacte de Saadabad (Turquie, Irak, Iran, Afghanistan).
1938 : reconnaissance de facto du gouvernement du général Franco en Espagne, traité d'amitié avec la France.
1939 : refus d'entériner l'annexion italienne de l'Albanie (maintien d'une mission diplomatique albanaise), accord de défense mutuelle avec l'Angleterre, accord avec la France sur la cession du sandjak d'Alexandrette, traité d'assistance mutuelle avec l'Angleterre et la France (excluant toute entrée en guerre contre l'URSS).
1940 : concentration de 28 divisions turques en Thrace occidentale après l'invasion italienne de la Grèce.
1941 : pacte de non-agression et d'amitié avec la Bulgarie, traité de non-agression avec l'URSS, traité d'amitié avec l'Allemagne (suivi d'un traité de commerce), autorisation du passage des navires marchands soviétiques à travers les Détroits (après le déclenchement de la guerre germano-soviétique), inclusion dans la loi américaine prêt-bail.
1943 : participation à la seconde Conférence du Caire.
1944 : cessation des exportations de chrome vers les pays de l'Axe, rupture des relations diplomatiques et commerciales avec l'Allemagne.
1945 : rupture des relations diplomatiques avec le Japon, déclaration de guerre formelle à l'Allemagne.
1947 : accord d'assistance militaire avec les Etats-Unis (suite aux revendications soviétiques sur Kars, Ardahan et les Détroits), vote à l'ONU contre le plan de partage de la Palestine en 1947 (aux côtés des autres pays musulmans).
1948 : adhésion à l'OECE (Organisation Européenne de Coopération Economique) issue du Plan Marshall.
1949 : reconnaissance de l'Etat d'Israël, adhésion au Conseil de l'Europe.
1950 : envoi d'un contingent dans le cadre de l'ONU en Corée.
1951 : adhésion à l'OTAN.
1952 : établissement de relations diplomatiques avec Israël.
1954 : Pacte balkanique (Turquie, Grèce, Yougoslavie).
1955 : Pacte de Bagdad (Turquie, Irak, Iran, Pakistan).
1956 : rappel de l'ambassadeur à Tel-Aviv lors de la crise de Suez.
1958 : accord de coopération secret avec Israël.
1959 : adhésion au CenTO (Central Treaty Organisation), demande d'adhésion à la CEE comme membre associé.
1960 : adhésion à l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques).
1963 : accord d'association avec la CEE.
1964 : création de la Coopération Régionale pour le Développement avec l'Iran et le Pakistan.
1965 : refus de participer à la force nucléaire multilatérale de l'OTAN (suite à la lettre du président américain Johnson mettant en garde contre une intervention turque à Chypre).
1966 : refus d'envoyer des troupes au Vietnam.
1967 : condamnation d'Israël à l'ONU suite à la guerre des Six Jours (réclamation du retrait des territoires arabes occupés, critique de l'annexion de Jérusalem-Est), interdiction du survol des avions de reconnaissance américains.
1969 : adhésion à l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique).
1971 : établissement de relations diplomatiques avec la République populaire de Chine.
1973 : interdiction aux Américains d'utiliser les bases de l'OTAN pour ravitailler Israël lors de la guerre du Kippour (et tolérance du survol des avions soviétiques ravitaillant les belligérants arabes).
1974 : intervention militaire à Chypre, vote de la résolution reconnaissant les droits inaliénables du peuple palestinien à l'ONU.
1975 : établissement de relations diplomatiques avec l'OLP, adhésion à l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), vote de la résolution assimilant le sionisme au racisme à l'ONU, fermeture des bases américaines en riposte à l'embargo sur les armes voté par le Congrès américain.
1978 : accord sur les principes de bon voisinage et de coopération amicale avec l'URSS.
1979 : ouverture d'un bureau de l'OLP à Ankara, reconnaissance de la République islamique d'Iran.
1980 : accord de défense et de coopération économique avec les Etats-Unis, refus d'appliquer les sanctions commerciales américaines contre l'Iran, rappel du personnel diplomatique à Tel-Aviv en protestation contre la proclamation de Jérusalem comme capitale d'Israël.
1983 : reconnaissance de la RTCN (République turque de Chypre du Nord), accord avec l'Irak contre les combattants séparatistes kurdes.
1985 : création de l'Organisation de Coopération Economique avec l'Iran et le Pakistan.
1987 : renouvellement de l'accord de défense et de coopération économique avec les Etats-Unis, déposition de la candidature d'adhésion à la CEE.
1988 : reconnaissance de l'Etat de Palestine.
1991 : participation à la guerre du Golfe dans les rangs de la coalition.
1992 : soutien à la reconnaissance internationale de la Bosnie-Herzégovine, refus de rappeler l'ambassadeur à Belgrade, accord de coopération militaire avec la Bulgarie, accords de coopération avec l'Albanie, accord sur l'éducation militaire avec l'Azerbaïdjan, création de l'Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire.
1993 : création de la TÜRKSOY (Administration Conjointe de la Culture et des Arts Turcs) regroupant les pays turcophones, mémorandum avec l'Ukraine en vue de l'établissement d'une coopération militaire.
1995 : adhésion à l'OMC, traité d'amitié et de coopération avec la Macédoine, accord de coopération militaire avec la Bosnie-Herzégovine, accord d'union douanière avec l'UE.
1996 : accords de coopération militaire avec Israël, accord énergétique avec l'Iran (fourniture de gaz iranien), contribution à la SFOR (OTAN) en Bosnie-Herzégovine.
1997 : accord d'assistance militaire et de coopération avec la Géorgie.
1998 : proposition d'une solution autonomiste pour le Kosovo (respectant l'intégrité territoriale de la Yougoslavie), menace d'intervention militaire contre la Syrie en raison de son soutien au PKK.
1999 : contribution à la KFOR (OTAN) au Kosovo, adhésion au G20.
2001 : contribution à l'ISAF (OTAN) en Afghanistan.
2002 : accord sur la fourniture d'eau douce à Israël.
2003 : opposition à la guerre en Irak (interdiction aux Américains d'utiliser leurs bases sur le territoire turc).
2004 : soutien au plan onusien de réunification de Chypre.
2005 : accord sur la fourniture de 50 millions de m3 d'eau douce par an et pendant 20 ans à Israël, inauguration de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, médiation en vue de la normalisation des relations entre le Pakistan et Israël, lancement des négociations d'adhésion à l'UE.
2006 : abolition du régime des visas avec la Géorgie, ouverture du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum, contribution à la FINUL (ONU) au Liban.
2007 : ouverture de l'aéroport turco-géorgien de Batoumi, accord préliminaire de principe avec l'Iran pour le transport de gaz vers l'Europe, réunion tripartite à Ankara en vue d'un accord de paix entre l'Autorité palestinienne et Israël, inauguration d'un gazoduc turco-grec acheminant le gaz de la Caspienne vers l'Europe, accord de libre-échange avec la Géorgie, raids aériens contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak.
2008 : offensive militaire contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak, médiation dans les négociations indirectes entre la Syrie et Israël, proposition d'une plate-forme pour la stabilité et la coopération du Caucase, cessation du soutien à la candidature russe auprès de l'OMC (en réponse aux mesures de rétorsion russes contre les entreprises turques).
2009 : annulation des manoeuvres militaires communes avec Israël, accord de coopération militaire avec l'Irak contre le PKK, accord en vue de la réalisation du projet de gazoduc Nabucco (UE), acceptation du projet de gazoduc South Stream (Russie), abolition du régime des visas avec la Syrie, accord avec l'Arménie en vue de la normalisation des relations entre les deux pays.
2010 : accords sur la coopération bilatérale avec la Russie, abolition du régime des visas avec le Liban, établissement de manoeuvres militaires communes avec la Syrie, accord sur l'abolition du régime des visas avec la Russie, accords de coopération économique avec la Grèce, accord avec le Brésil et l'Iran sur un projet d'échange d'uranium iranien, accord de coopération militaire avec l'Arabie saoudite, normalisation des relations avec le gouvernement régional kurde d'Irak (au détriment du PKK), proposition d'une médiation en vue de la réconciliation du Fatah et du Hamas, accord de libre-échange avec la Serbie, établissement de manoeuvres militaires communes avec la Chine, ralliement au projet de défense anti-missiles de l'OTAN.
1923 : traité de Lausanne.
1925 : traité de neutralité avec l'URSS.
1928 : traité d'amitié avec l'Italie.
1932 : adhésion à la SDN (Société des Nations).
1934 : Pacte balkanique (Turquie, Yougoslavie, Roumanie, Grèce).
1935 : soutien aux sanctions de la SDN contre l'Italie après l'invasion de l'Ethiopie.
1936 : Convention de Montreux.
1937 : Pacte de Saadabad (Turquie, Irak, Iran, Afghanistan).
1938 : reconnaissance de facto du gouvernement du général Franco en Espagne, traité d'amitié avec la France.
1939 : refus d'entériner l'annexion italienne de l'Albanie (maintien d'une mission diplomatique albanaise), accord de défense mutuelle avec l'Angleterre, accord avec la France sur la cession du sandjak d'Alexandrette, traité d'assistance mutuelle avec l'Angleterre et la France (excluant toute entrée en guerre contre l'URSS).
1940 : concentration de 28 divisions turques en Thrace occidentale après l'invasion italienne de la Grèce.
1941 : pacte de non-agression et d'amitié avec la Bulgarie, traité de non-agression avec l'URSS, traité d'amitié avec l'Allemagne (suivi d'un traité de commerce), autorisation du passage des navires marchands soviétiques à travers les Détroits (après le déclenchement de la guerre germano-soviétique), inclusion dans la loi américaine prêt-bail.
1943 : participation à la seconde Conférence du Caire.
1944 : cessation des exportations de chrome vers les pays de l'Axe, rupture des relations diplomatiques et commerciales avec l'Allemagne.
1945 : rupture des relations diplomatiques avec le Japon, déclaration de guerre formelle à l'Allemagne.
1947 : accord d'assistance militaire avec les Etats-Unis (suite aux revendications soviétiques sur Kars, Ardahan et les Détroits), vote à l'ONU contre le plan de partage de la Palestine en 1947 (aux côtés des autres pays musulmans).
1948 : adhésion à l'OECE (Organisation Européenne de Coopération Economique) issue du Plan Marshall.
1949 : reconnaissance de l'Etat d'Israël, adhésion au Conseil de l'Europe.
1950 : envoi d'un contingent dans le cadre de l'ONU en Corée.
1951 : adhésion à l'OTAN.
1952 : établissement de relations diplomatiques avec Israël.
1954 : Pacte balkanique (Turquie, Grèce, Yougoslavie).
1955 : Pacte de Bagdad (Turquie, Irak, Iran, Pakistan).
1956 : rappel de l'ambassadeur à Tel-Aviv lors de la crise de Suez.
1958 : accord de coopération secret avec Israël.
1959 : adhésion au CenTO (Central Treaty Organisation), demande d'adhésion à la CEE comme membre associé.
1960 : adhésion à l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques).
1963 : accord d'association avec la CEE.
1964 : création de la Coopération Régionale pour le Développement avec l'Iran et le Pakistan.
1965 : refus de participer à la force nucléaire multilatérale de l'OTAN (suite à la lettre du président américain Johnson mettant en garde contre une intervention turque à Chypre).
1966 : refus d'envoyer des troupes au Vietnam.
1967 : condamnation d'Israël à l'ONU suite à la guerre des Six Jours (réclamation du retrait des territoires arabes occupés, critique de l'annexion de Jérusalem-Est), interdiction du survol des avions de reconnaissance américains.
1969 : adhésion à l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique).
1971 : établissement de relations diplomatiques avec la République populaire de Chine.
1973 : interdiction aux Américains d'utiliser les bases de l'OTAN pour ravitailler Israël lors de la guerre du Kippour (et tolérance du survol des avions soviétiques ravitaillant les belligérants arabes).
1974 : intervention militaire à Chypre, vote de la résolution reconnaissant les droits inaliénables du peuple palestinien à l'ONU.
1975 : établissement de relations diplomatiques avec l'OLP, adhésion à l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), vote de la résolution assimilant le sionisme au racisme à l'ONU, fermeture des bases américaines en riposte à l'embargo sur les armes voté par le Congrès américain.
1978 : accord sur les principes de bon voisinage et de coopération amicale avec l'URSS.
1979 : ouverture d'un bureau de l'OLP à Ankara, reconnaissance de la République islamique d'Iran.
1980 : accord de défense et de coopération économique avec les Etats-Unis, refus d'appliquer les sanctions commerciales américaines contre l'Iran, rappel du personnel diplomatique à Tel-Aviv en protestation contre la proclamation de Jérusalem comme capitale d'Israël.
1983 : reconnaissance de la RTCN (République turque de Chypre du Nord), accord avec l'Irak contre les combattants séparatistes kurdes.
1985 : création de l'Organisation de Coopération Economique avec l'Iran et le Pakistan.
1987 : renouvellement de l'accord de défense et de coopération économique avec les Etats-Unis, déposition de la candidature d'adhésion à la CEE.
1988 : reconnaissance de l'Etat de Palestine.
1991 : participation à la guerre du Golfe dans les rangs de la coalition.
1992 : soutien à la reconnaissance internationale de la Bosnie-Herzégovine, refus de rappeler l'ambassadeur à Belgrade, accord de coopération militaire avec la Bulgarie, accords de coopération avec l'Albanie, accord sur l'éducation militaire avec l'Azerbaïdjan, création de l'Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire.
1993 : création de la TÜRKSOY (Administration Conjointe de la Culture et des Arts Turcs) regroupant les pays turcophones, mémorandum avec l'Ukraine en vue de l'établissement d'une coopération militaire.
1995 : adhésion à l'OMC, traité d'amitié et de coopération avec la Macédoine, accord de coopération militaire avec la Bosnie-Herzégovine, accord d'union douanière avec l'UE.
1996 : accords de coopération militaire avec Israël, accord énergétique avec l'Iran (fourniture de gaz iranien), contribution à la SFOR (OTAN) en Bosnie-Herzégovine.
1997 : accord d'assistance militaire et de coopération avec la Géorgie.
1998 : proposition d'une solution autonomiste pour le Kosovo (respectant l'intégrité territoriale de la Yougoslavie), menace d'intervention militaire contre la Syrie en raison de son soutien au PKK.
1999 : contribution à la KFOR (OTAN) au Kosovo, adhésion au G20.
2001 : contribution à l'ISAF (OTAN) en Afghanistan.
2002 : accord sur la fourniture d'eau douce à Israël.
2003 : opposition à la guerre en Irak (interdiction aux Américains d'utiliser leurs bases sur le territoire turc).
2004 : soutien au plan onusien de réunification de Chypre.
2005 : accord sur la fourniture de 50 millions de m3 d'eau douce par an et pendant 20 ans à Israël, inauguration de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, médiation en vue de la normalisation des relations entre le Pakistan et Israël, lancement des négociations d'adhésion à l'UE.
2006 : abolition du régime des visas avec la Géorgie, ouverture du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum, contribution à la FINUL (ONU) au Liban.
2007 : ouverture de l'aéroport turco-géorgien de Batoumi, accord préliminaire de principe avec l'Iran pour le transport de gaz vers l'Europe, réunion tripartite à Ankara en vue d'un accord de paix entre l'Autorité palestinienne et Israël, inauguration d'un gazoduc turco-grec acheminant le gaz de la Caspienne vers l'Europe, accord de libre-échange avec la Géorgie, raids aériens contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak.
2008 : offensive militaire contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak, médiation dans les négociations indirectes entre la Syrie et Israël, proposition d'une plate-forme pour la stabilité et la coopération du Caucase, cessation du soutien à la candidature russe auprès de l'OMC (en réponse aux mesures de rétorsion russes contre les entreprises turques).
2009 : annulation des manoeuvres militaires communes avec Israël, accord de coopération militaire avec l'Irak contre le PKK, accord en vue de la réalisation du projet de gazoduc Nabucco (UE), acceptation du projet de gazoduc South Stream (Russie), abolition du régime des visas avec la Syrie, accord avec l'Arménie en vue de la normalisation des relations entre les deux pays.
2010 : accords sur la coopération bilatérale avec la Russie, abolition du régime des visas avec le Liban, établissement de manoeuvres militaires communes avec la Syrie, accord sur l'abolition du régime des visas avec la Russie, accords de coopération économique avec la Grèce, accord avec le Brésil et l'Iran sur un projet d'échange d'uranium iranien, accord de coopération militaire avec l'Arabie saoudite, normalisation des relations avec le gouvernement régional kurde d'Irak (au détriment du PKK), proposition d'une médiation en vue de la réconciliation du Fatah et du Hamas, accord de libre-échange avec la Serbie, établissement de manoeuvres militaires communes avec la Chine, ralliement au projet de défense anti-missiles de l'OTAN.
Chronologie des réformes kémalistes
1924 : abolition du califat, suppression des tribunaux religieux et des medrese.
1925 : interdiction du port du fez et du turban au profit du chapeau, dissolution des tarikat (confréries religieuses), fermeture des tekke (couvents de derviches) et des türbe (tombeaux de saints), suppression des ulema, obligation du mariage civil.
1926 : adoption du calendrier grégorien, du Code civil suisse, du Code commercial allemand et du Code pénal italien, interdiction de la polygamie.
1928 : séparation de l'islam et de l'Etat, adoption de l'alphabet latin, réforme de la langue turque la purgeant de ses éléments arabo-persans.
1929 : interdiction de l'enseignement de la langue arabe.
1930 : droit de vote et éligibilité pour les femmes aux élections municipales.
1931 : adoption du système métrique universel.
1932 : création des Maisons du peuple.
1933 : institution de l'appel à la prière en turc.
1934 : mosquées inutilisées rendues à des fins civiles, droit de vote et éligibilité pour les femmes aux élections générales, obligation de prendre un nom de famille, suppression des anciens titres de paşa, dey, efendi et ağa.
1935 : institution du dimanche comme jour de repos hebdomadaire.
1938 : interdiction des associations religieuses.
1940 : création des Instituts de village.
1925 : interdiction du port du fez et du turban au profit du chapeau, dissolution des tarikat (confréries religieuses), fermeture des tekke (couvents de derviches) et des türbe (tombeaux de saints), suppression des ulema, obligation du mariage civil.
1926 : adoption du calendrier grégorien, du Code civil suisse, du Code commercial allemand et du Code pénal italien, interdiction de la polygamie.
1928 : séparation de l'islam et de l'Etat, adoption de l'alphabet latin, réforme de la langue turque la purgeant de ses éléments arabo-persans.
1929 : interdiction de l'enseignement de la langue arabe.
1930 : droit de vote et éligibilité pour les femmes aux élections municipales.
1931 : adoption du système métrique universel.
1932 : création des Maisons du peuple.
1933 : institution de l'appel à la prière en turc.
1934 : mosquées inutilisées rendues à des fins civiles, droit de vote et éligibilité pour les femmes aux élections générales, obligation de prendre un nom de famille, suppression des anciens titres de paşa, dey, efendi et ağa.
1935 : institution du dimanche comme jour de repos hebdomadaire.
1938 : interdiction des associations religieuses.
1940 : création des Instituts de village.
jeudi 11 novembre 2010
Le point de vue mitigé des généraux turcs par rapport à l'Occident
Kenan Evren (président de la République), discours au Collège de guerre, cité dans Cumhuriyet du 4 octobre 1983 :
"Si nous sommes exclus du Conseil de l'Europe, ils n'auront plus la la possibilité de faire pression sur nous. C'est parce qu'ils veulent continuer à exercer cette pression qu'ils n'ont pas eu le courage de nous exclure. Mais laissez-moi vous dire encore une fois ceci : la République de Turquie ne doit pas son existence à sa participation au Conseil de l'Europe. La République de Turquie existe depuis des années et des années et la Nation turque continuera d'exister, qu'elle soit ou non membre du Conseil de l'Europe."
Tuncer Kılınç (secrétaire général du Conseil national de sécurité), déclaration, 7 mars 2002 :
"L'Europe ne veut pas et d'ailleurs ne peut pas nous admettre ; cessons de nous bercer d'illusions et cherchons une autre orientation, qui ne peut être qu'un rapprochement avec, non pas le monde arabe, mais l'Iran et la Russie."
Hilmi Özkök (chef de l'état-major), discours à Istanbul, 20 avril 2005 :
"A peu près 99 % de la population turque est musulmane. Mais la Turquie est un Etat de droit, laïque et démocratique. Elle n'est ni un pays de l'islam, ni un Etat islamiste. Il serait erroné de nous montrer comme modèle pour démontrer que l'on peut transformer facilement les pays à majorité musulmane en Etats démocratiques. Ce qu'on oublie c'est que le moteur du développement de la démocratie turque c'est la laïcité."
"La République turque n'a pas de religion officielle. La République prend soin de ne pas mêler les préoccupations religieuses avec les affaires d'Etat et du monde et voit dans le progrès de notre nation en accord avec son temps, la condition sine qua non de la réussite. Les principes laïques constituent les valeurs-clés de la République turque. C'est seulement avec cette qualité que la Turquie peut être donnée comme exemple. Il faut avoir présent à l'esprit que toute la nation se dressera devant la volonté de ceux qui voudront la transformer en « un modèle de pays de l'islam modéré »."
"Si nous sommes exclus du Conseil de l'Europe, ils n'auront plus la la possibilité de faire pression sur nous. C'est parce qu'ils veulent continuer à exercer cette pression qu'ils n'ont pas eu le courage de nous exclure. Mais laissez-moi vous dire encore une fois ceci : la République de Turquie ne doit pas son existence à sa participation au Conseil de l'Europe. La République de Turquie existe depuis des années et des années et la Nation turque continuera d'exister, qu'elle soit ou non membre du Conseil de l'Europe."
Tuncer Kılınç (secrétaire général du Conseil national de sécurité), déclaration, 7 mars 2002 :
"L'Europe ne veut pas et d'ailleurs ne peut pas nous admettre ; cessons de nous bercer d'illusions et cherchons une autre orientation, qui ne peut être qu'un rapprochement avec, non pas le monde arabe, mais l'Iran et la Russie."
Hilmi Özkök (chef de l'état-major), discours à Istanbul, 20 avril 2005 :
"A peu près 99 % de la population turque est musulmane. Mais la Turquie est un Etat de droit, laïque et démocratique. Elle n'est ni un pays de l'islam, ni un Etat islamiste. Il serait erroné de nous montrer comme modèle pour démontrer que l'on peut transformer facilement les pays à majorité musulmane en Etats démocratiques. Ce qu'on oublie c'est que le moteur du développement de la démocratie turque c'est la laïcité."
"La République turque n'a pas de religion officielle. La République prend soin de ne pas mêler les préoccupations religieuses avec les affaires d'Etat et du monde et voit dans le progrès de notre nation en accord avec son temps, la condition sine qua non de la réussite. Les principes laïques constituent les valeurs-clés de la République turque. C'est seulement avec cette qualité que la Turquie peut être donnée comme exemple. Il faut avoir présent à l'esprit que toute la nation se dressera devant la volonté de ceux qui voudront la transformer en « un modèle de pays de l'islam modéré »."
mercredi 10 novembre 2010
L'AKP et le "jeu" américain au Moyen-Orient
Robert Kagan (néo-conservateur), interview avec Tony Jones, ABC, 8 novembre 2004 :
"Je pense que nous devrions être prêts à voir l'influence de l'islam et de la charia dans le système irakien.
Je pense que l'un des développements les plus encourageants a été l'arrivée au pouvoir d'un parti islamique [l'AKP] en Turquie, par exemple.
Maintenant, la Turquie a, bien sûr, une tradition séculière beaucoup plus forte que l'Irak, mais je ne pense pas que nous devrions exiger le sécularisme comme une condition pour laisser les chiites prendre un certain pouvoir en Irak."
Richard Perle (néo-conservateur), interview au magazine Turkish Policy Quarterly, volume 4, n° 1, 2005 :
"Je pense que le gouvernement américain a adopté le point de vue pragmatique [sur l'AKP] : "Attendons de voir ce que fait le gouvernement." Il y avait beaucoup de gens qui craignaient que l'AKP serait une autre version du Parti de la Prospérité et tenterait une transformation islamiste extrême. Il y en avait d'autres qui n'étaient pas d'accord. Nous avons écouté ce que Tayyip Erdoğan disait et il n'approuvait pas l'ordre du jour radical, les dirigeants de l'AKP non plus. Nous avons donc décidé d'attendre et de voir ce qui arriverait. Jusqu'ici, je n'ai pas vu de base pour s'attendre aux politiques extrêmes que certaines personnes craignaient."
Graham E. Fuller (expert issu de la CIA), interview à Zaman, 18 janvier 2006 :
"L’approche turque [vis-à-vis de la Syrie] est certainement la plus sensée. Il existe deux zones sur lesquelles l’indépendance de la Turquie vis-à-vis de Washington a été appréciable. L’Irak, d’une part : une implication turque en Irak aurait conduit à de très sérieuses complications en assimilant la Turquie à une force d’occupation qui l’aurait affrontée à la colère des sunnites et des autres. Elle y a échappé et se réserve ainsi la possibilité de jouer un rôle majeur en Irak lorsque les Américains se retireront. Mais il a été sage de ne pas prendre part à l’erreur américaine. La Syrie de son côté est certainement un pays prêt à certains changements, à une ouverture et à une évolution vers plus de modération. Et je pense que la Turquie a ici un très grand rôle à jouer. Je ne pense pas que la politique d’isolation suivie par les USA mène à grand chose.
Ni avec la Syrie, ni avec l’Iran d’ailleurs. L’Iran serait la troisième zone sur laquelle la politique turque pourrait différer de la politique américaine. Et les approches turques sont plus sages et plus appropriées quant il s’agit de traiter les réalités iraniennes. J’espère que la Syrie sera désormais très attachée et attirée par la Turquie ; elle cherche à prendre part à l’expérience turque. Je peux constater combien la Turquie est en train de devenir une sorte d’aimant, d’une façon que le Kurdistan irakien pourrait aussi copier en essayant de s’associer de très près à la Turquie."
Morton Abramowitz (ex-ambassadeur en Turquie) et Henri J. Barkey (professeur en relations internationales), "Turkey's Transformers", Foreign Affairs, novembre-décembre 2009 :
"Beaucoup de changements politiques qu’il [Erdogan] a menés perdureront, mais une politique turbulente peut mettre en danger son héritage. Si l’AKP devait perdre les prochaines élections, par exemple, les progrès sur la question des droits des Kurdes seraient probablement retardés pendant une longue période. (...)
Les relations de la Turquie avec l’Arménie sont peut-être au goût du jour, parce qu’Obama a besoin de gérer l’électorat arménien-américain. Se concentrer sur cela uniquement sans reconnaître l’ouverture de l’AKP vers les Kurdes (qui offre une chance de transformer la Turquie de façon importante) serait une terrible erreur. Les Etats-Unis devraient soutenir les efforts de l’AKP en se tenant à l’écart du débat sur la réforme en Turquie et en encourageant la démobilisation du Parti des Travailleurs Kurdes, ou PKK, dans le nord de l’Irak.
L’AKP a une opportunité unique de changer la société turque, de changer la constitution du pays et son système politique archaïque, et de faire la paix avec ses voisins et sa propre population. Il semble prêt à s’y mettre. Mais il a besoin d’aide. L’Occident ne devrait pas agir comme si la Turquie allait dans la bonne direction à tout égard, mais il peut aider la Turquie à rester sur la bonne voie pour devenir une démocratie libérale tolérante."
Jean-Paul Roux, entretien à L'Express, 12 décembre 2002 :
"En 1946, les Etats-Unis ont fait pression sur les Turcs pour qu'ils se dotent du bipartisme, encourageant ainsi la création d'un parti religieux qui leur paraît une barrière contre le communisme. J'ai vu de mes yeux des agents non turcs accompagner les gens au bureau de vote et leur donner un bakchich pour déposer un bulletin intégriste... C'est l'engrenage."
"Je pense que nous devrions être prêts à voir l'influence de l'islam et de la charia dans le système irakien.
Je pense que l'un des développements les plus encourageants a été l'arrivée au pouvoir d'un parti islamique [l'AKP] en Turquie, par exemple.
Maintenant, la Turquie a, bien sûr, une tradition séculière beaucoup plus forte que l'Irak, mais je ne pense pas que nous devrions exiger le sécularisme comme une condition pour laisser les chiites prendre un certain pouvoir en Irak."
Richard Perle (néo-conservateur), interview au magazine Turkish Policy Quarterly, volume 4, n° 1, 2005 :
"Je pense que le gouvernement américain a adopté le point de vue pragmatique [sur l'AKP] : "Attendons de voir ce que fait le gouvernement." Il y avait beaucoup de gens qui craignaient que l'AKP serait une autre version du Parti de la Prospérité et tenterait une transformation islamiste extrême. Il y en avait d'autres qui n'étaient pas d'accord. Nous avons écouté ce que Tayyip Erdoğan disait et il n'approuvait pas l'ordre du jour radical, les dirigeants de l'AKP non plus. Nous avons donc décidé d'attendre et de voir ce qui arriverait. Jusqu'ici, je n'ai pas vu de base pour s'attendre aux politiques extrêmes que certaines personnes craignaient."
Graham E. Fuller (expert issu de la CIA), interview à Zaman, 18 janvier 2006 :
"L’approche turque [vis-à-vis de la Syrie] est certainement la plus sensée. Il existe deux zones sur lesquelles l’indépendance de la Turquie vis-à-vis de Washington a été appréciable. L’Irak, d’une part : une implication turque en Irak aurait conduit à de très sérieuses complications en assimilant la Turquie à une force d’occupation qui l’aurait affrontée à la colère des sunnites et des autres. Elle y a échappé et se réserve ainsi la possibilité de jouer un rôle majeur en Irak lorsque les Américains se retireront. Mais il a été sage de ne pas prendre part à l’erreur américaine. La Syrie de son côté est certainement un pays prêt à certains changements, à une ouverture et à une évolution vers plus de modération. Et je pense que la Turquie a ici un très grand rôle à jouer. Je ne pense pas que la politique d’isolation suivie par les USA mène à grand chose.
Ni avec la Syrie, ni avec l’Iran d’ailleurs. L’Iran serait la troisième zone sur laquelle la politique turque pourrait différer de la politique américaine. Et les approches turques sont plus sages et plus appropriées quant il s’agit de traiter les réalités iraniennes. J’espère que la Syrie sera désormais très attachée et attirée par la Turquie ; elle cherche à prendre part à l’expérience turque. Je peux constater combien la Turquie est en train de devenir une sorte d’aimant, d’une façon que le Kurdistan irakien pourrait aussi copier en essayant de s’associer de très près à la Turquie."
Morton Abramowitz (ex-ambassadeur en Turquie) et Henri J. Barkey (professeur en relations internationales), "Turkey's Transformers", Foreign Affairs, novembre-décembre 2009 :
"Beaucoup de changements politiques qu’il [Erdogan] a menés perdureront, mais une politique turbulente peut mettre en danger son héritage. Si l’AKP devait perdre les prochaines élections, par exemple, les progrès sur la question des droits des Kurdes seraient probablement retardés pendant une longue période. (...)
Les relations de la Turquie avec l’Arménie sont peut-être au goût du jour, parce qu’Obama a besoin de gérer l’électorat arménien-américain. Se concentrer sur cela uniquement sans reconnaître l’ouverture de l’AKP vers les Kurdes (qui offre une chance de transformer la Turquie de façon importante) serait une terrible erreur. Les Etats-Unis devraient soutenir les efforts de l’AKP en se tenant à l’écart du débat sur la réforme en Turquie et en encourageant la démobilisation du Parti des Travailleurs Kurdes, ou PKK, dans le nord de l’Irak.
L’AKP a une opportunité unique de changer la société turque, de changer la constitution du pays et son système politique archaïque, et de faire la paix avec ses voisins et sa propre population. Il semble prêt à s’y mettre. Mais il a besoin d’aide. L’Occident ne devrait pas agir comme si la Turquie allait dans la bonne direction à tout égard, mais il peut aider la Turquie à rester sur la bonne voie pour devenir une démocratie libérale tolérante."
Jean-Paul Roux, entretien à L'Express, 12 décembre 2002 :
"En 1946, les Etats-Unis ont fait pression sur les Turcs pour qu'ils se dotent du bipartisme, encourageant ainsi la création d'un parti religieux qui leur paraît une barrière contre le communisme. J'ai vu de mes yeux des agents non turcs accompagner les gens au bureau de vote et leur donner un bakchich pour déposer un bulletin intégriste... C'est l'engrenage."
mercredi 3 novembre 2010
Les Turcs de la Dobroudja
Eugène Pittard, La Roumanie ; Valachie, Moldavie, Dobroudja, Paris, Bossard, 1917, p. 297-299 :
"La population turque, considérée du point de vue anthropologique, constitue une masse hétérogène. Déjà en Asie, avant que s'ébranlent les contingents qui submergeront l'Europe du sud-est, elle est formée d'éléments ethniques divers.
Telle que nous la connaissons aujourd'hui, la race turque est une belle race, et dans cette Péninsule des Balkans où l'on rencontre de remarquables types humains, les Turcs ne sont pas à l'arrière-plan. On ne rencontre jamais chez eux les souvenirs mongoloïdes que l'on signale souvent chez les Tartares.
Généreux, honnêtes, paisibles, hospitaliers, les Turcs de la Dobroudja m'ont paru dignes d'une véritable estime. Souvent, d'ailleurs, de hauts fonctionnaires roumains m'ont confirmé cette impression. Je me demande quelle doit être aujourd'hui l'attitude de ces hommes, agrégés depuis 1878 au corps politique roumain, devenus soldats du royaume, et qui voient passer, devant eux, les régiments turcs, envoyés au secours des Bulgares par leur ancienne patrie.
L'origine ethnique indiscutable des Turcs n'est pas encore connue. Dans certaines terminologies on les appelle des Ouralo-Altaïques, dans d'autres, des Ougro-Finnois, mais ces définitions sont tellement vagues qu'elles ne signifient rien du tout. Sous l'étiquette de Turcs, on a enrôlé des populations asiatiques diverses — probablement apparentées par la langue qu'elles parlaient, mais qui, somatologiquement, n'avaient aucune raison d'être confondues avec les Turcs.
On a cru aussi que les Huns étaient des Turcs, mais il y a entre la description connue de Jornandès et les caractères extérieurs d'un Turc, un abîme. Rien ne ressemble moins à un Turc qu'un des hommes d'Attila.
Depuis la guerre de 1877-1878 on a assisté, dans tous les pays qui furent autrefois sujets de la Porte, à un exode marqué des Turcs. Les Osmanlis ont repris, par étapes, et en sens inverse, le chemin parcouru par leurs aïeux. Qui aurait prédit, au moment où cette vague immense recouvrait toute l'Europe du sud-est et menaçait Vienne, qu'il suffirait de quatre cents ans pour la faire revenir à son point de départ ? Le rêve prophétique d'Osman, après avoir paru se réaliser, n'est plus aujourd'hui qu'un petit amas de cendres...
Cette puissance politique et militaire, devant qui l'Eurasie trembla, et à laquelle tant de gouvernements européens proposèrent des alliances, repassera-t-elle, à la fin de cette guerre, les détroits ? Je ne suis pas de ceux qui pensent que ce serait pour le plus grand bien de l'Europe."
"La population turque, considérée du point de vue anthropologique, constitue une masse hétérogène. Déjà en Asie, avant que s'ébranlent les contingents qui submergeront l'Europe du sud-est, elle est formée d'éléments ethniques divers.
Telle que nous la connaissons aujourd'hui, la race turque est une belle race, et dans cette Péninsule des Balkans où l'on rencontre de remarquables types humains, les Turcs ne sont pas à l'arrière-plan. On ne rencontre jamais chez eux les souvenirs mongoloïdes que l'on signale souvent chez les Tartares.
Généreux, honnêtes, paisibles, hospitaliers, les Turcs de la Dobroudja m'ont paru dignes d'une véritable estime. Souvent, d'ailleurs, de hauts fonctionnaires roumains m'ont confirmé cette impression. Je me demande quelle doit être aujourd'hui l'attitude de ces hommes, agrégés depuis 1878 au corps politique roumain, devenus soldats du royaume, et qui voient passer, devant eux, les régiments turcs, envoyés au secours des Bulgares par leur ancienne patrie.
L'origine ethnique indiscutable des Turcs n'est pas encore connue. Dans certaines terminologies on les appelle des Ouralo-Altaïques, dans d'autres, des Ougro-Finnois, mais ces définitions sont tellement vagues qu'elles ne signifient rien du tout. Sous l'étiquette de Turcs, on a enrôlé des populations asiatiques diverses — probablement apparentées par la langue qu'elles parlaient, mais qui, somatologiquement, n'avaient aucune raison d'être confondues avec les Turcs.
On a cru aussi que les Huns étaient des Turcs, mais il y a entre la description connue de Jornandès et les caractères extérieurs d'un Turc, un abîme. Rien ne ressemble moins à un Turc qu'un des hommes d'Attila.
Depuis la guerre de 1877-1878 on a assisté, dans tous les pays qui furent autrefois sujets de la Porte, à un exode marqué des Turcs. Les Osmanlis ont repris, par étapes, et en sens inverse, le chemin parcouru par leurs aïeux. Qui aurait prédit, au moment où cette vague immense recouvrait toute l'Europe du sud-est et menaçait Vienne, qu'il suffirait de quatre cents ans pour la faire revenir à son point de départ ? Le rêve prophétique d'Osman, après avoir paru se réaliser, n'est plus aujourd'hui qu'un petit amas de cendres...
Cette puissance politique et militaire, devant qui l'Eurasie trembla, et à laquelle tant de gouvernements européens proposèrent des alliances, repassera-t-elle, à la fin de cette guerre, les détroits ? Je ne suis pas de ceux qui pensent que ce serait pour le plus grand bien de l'Europe."
Aspect et beauté physiques des Turcs
Dominique Alexandre Godron :
"Les Turcs Osmanlis, les plus anciennement civilisés de toute la race [turque] et qui, depuis huit siècles, sont établis dans l'empire Ottoman, se distinguent aujourd'hui des Kirghis et des autres peuplades turques, qui errent encore dans les grandes plaines de l'Asie centrale. Ils constituent une très-belle race humaine ; ils ont la barbe épaisse et longue, les yeux coupés en amande et non pas bridés, et l'on trouve en outre dans l'ensemble de leur organisation et dans leur physionomie beaucoup de caractères qui sont ceux du type Européen, même dans la conformation de la tête et du crâne, qui a cessé d'être pyramidal. On prétend, toutefois, pour expliquer ces changements, qui se sont opérés dans la race turque et qui ont transformé ses caractères mongols en caractères caucasiens, à l'introduction dans les harems d'esclaves circassiennes. Cette cause n'a pu évidemment avoir d'influence que sur les riches et sur les grands, qui seuls ont des harems et peuvent les peupler de Femmes blanches. Mais la masse de la population n'a certainement pas formé d'unions en dehors de son propre sein. D'une autre part la haine des Grecs pour leurs conquérants et les antipathies religieuses si vivaces entre les deux races n'ont pas non plus favorisé les alliances, puisque les deux peuples, bien que vivant ensemble, sont encore aujourd'hui aussi séparés qu'au premier jour de la conquête." (De l'espèce et des races dans les êtres organisés et spécialement de l'unité de l'espèce humaine, Paris, J. B. Baillière et fils, 1859, p. 322)
Eugène Pittard :
"La population turque, considérée du point de vue anthropologique, constitue une masse hétérogène. Déjà en Asie, avant que s'ébranlent les contingents qui submergeront l'Europe du sud-est, elle est formée d'éléments ethniques divers.
Telle que nous la connaissons aujourd'hui, la race turque est une belle race, et dans cette Péninsule des Balkans où l'on rencontre de remarquables types humains, les Turcs ne sont pas à l'arrière-plan. On ne rencontre jamais chez eux les souvenirs mongoloïdes que l'on signale souvent chez les Tartares. (...)
L'origine ethnique indiscutable des Turcs n'est pas encore connue. Dans certaines terminologies on les appelle des Ouralo-Altaïques, dans d'autres, des Ougro-Finnois, mais ces définitions sont tellement vagues qu'elles ne signifient rien du tout. Sous l'étiquette de Turcs, on a enrôlé des populations asiatiques diverses (probablement apparentées par la langue qu'elles parlaient, mais qui, somatologiquement, n'avaient aucune raison d'être confondues avec les Turcs).
On a cru aussi que les Huns étaient des Turcs, mais il y a entre la description connue de Jornandès et les caractères extérieurs d'un Turc, un abîme. Rien ne ressemble moins à un Turc qu'un des hommes d'Attila." (La Roumanie ; Valachie, Moldavie, Dobroudja, Paris, Bossard, 1917, p. 297-298)
"Telle que nous la connaissons aujourd'hui, la race turque est une belle race, et dans cette Péninsule des Balkans où l'on rencontre de remarquables types humains, les Turcs sont loin d'être à l'arrière-plan. Et tout de suite, nous pouvons dire, nous qui avons vu beaucoup de Turcs, que très peu d'entre eux pourraient imaginer une origine rapprochée de celle des Mongols. Il ne faut pas complètement perdre de vue que, par l'institution du harem, il a pu entrer une petite quantité de sang étranger dans les veines du peuple turc. (...) Mais ces mélanges, certains, appellent aussi quelques explications. D'abord, cette introduction de sang étranger n'a guère affecté que la partie la plus riche de la population, celle qui pouvait se payer le luxe d'une polygamie plus ou moins étendue. Ce seraient donc quelques gouttes, dans un grand vase ; elles ne changeraient pas beaucoup la nature du liquide. On sait que les aristocraties sont les groupements sociaux qui ont toujours été les plus métissés. La noblesse, dans tous les pays, n'est guère une noblesse de race. Ensuite, il y en avait certainement un assez grand nombre, de ces Géorgiennes, de ces Grecques, de ces Arabes, qui pouvaient être considérées, tout en possédant d'autres qualificatifs, comme appartenant à la même race que les Turcs." (Les races et l'histoire : introduction ethnologique à l'histoire, Paris, Albin Michel, 1953, p. 393)
Telle que nous la connaissons aujourd'hui, la race turque est une belle race, et dans cette Péninsule des Balkans où l'on rencontre de remarquables types humains, les Turcs ne sont pas à l'arrière-plan. On ne rencontre jamais chez eux les souvenirs mongoloïdes que l'on signale souvent chez les Tartares. (...)
L'origine ethnique indiscutable des Turcs n'est pas encore connue. Dans certaines terminologies on les appelle des Ouralo-Altaïques, dans d'autres, des Ougro-Finnois, mais ces définitions sont tellement vagues qu'elles ne signifient rien du tout. Sous l'étiquette de Turcs, on a enrôlé des populations asiatiques diverses (probablement apparentées par la langue qu'elles parlaient, mais qui, somatologiquement, n'avaient aucune raison d'être confondues avec les Turcs).
On a cru aussi que les Huns étaient des Turcs, mais il y a entre la description connue de Jornandès et les caractères extérieurs d'un Turc, un abîme. Rien ne ressemble moins à un Turc qu'un des hommes d'Attila." (La Roumanie ; Valachie, Moldavie, Dobroudja, Paris, Bossard, 1917, p. 297-298)
"Telle que nous la connaissons aujourd'hui, la race turque est une belle race, et dans cette Péninsule des Balkans où l'on rencontre de remarquables types humains, les Turcs sont loin d'être à l'arrière-plan. Et tout de suite, nous pouvons dire, nous qui avons vu beaucoup de Turcs, que très peu d'entre eux pourraient imaginer une origine rapprochée de celle des Mongols. Il ne faut pas complètement perdre de vue que, par l'institution du harem, il a pu entrer une petite quantité de sang étranger dans les veines du peuple turc. (...) Mais ces mélanges, certains, appellent aussi quelques explications. D'abord, cette introduction de sang étranger n'a guère affecté que la partie la plus riche de la population, celle qui pouvait se payer le luxe d'une polygamie plus ou moins étendue. Ce seraient donc quelques gouttes, dans un grand vase ; elles ne changeraient pas beaucoup la nature du liquide. On sait que les aristocraties sont les groupements sociaux qui ont toujours été les plus métissés. La noblesse, dans tous les pays, n'est guère une noblesse de race. Ensuite, il y en avait certainement un assez grand nombre, de ces Géorgiennes, de ces Grecques, de ces Arabes, qui pouvaient être considérées, tout en possédant d'autres qualificatifs, comme appartenant à la même race que les Turcs." (Les races et l'histoire : introduction ethnologique à l'histoire, Paris, Albin Michel, 1953, p. 393)
Claude Farrère :
"Un Turc, n'allez pas vous figurer que ça ressemble de près ni de loin à aucune espèce de nègre ! Dieux, non ! Au milieu du pêle-mêle balkanique (parmi les Grecs à cheveux bleus, les Bulgares à pommettes jaunes, les Arméniens à nez crochu), les vrais Osmanlis, mi-Circassiens, mi-Turkmènes, font plutôt figure d'hommes du nord, d'Anglais ou de Flamands, voire de Français, fourvoyés, Allah sait pourquoi ! dans la galère levantine." (L'Extraordinaire Aventure d'Achmet Pacha Djemaleddine : Pirate, Amiral, Grand d'Espagne et Marquis, Charleston, BiblioBazaar, 2009, p. 267)
"Un Turc, n'allez pas vous figurer que ça ressemble de près ni de loin à aucune espèce de nègre ! Dieux, non ! Au milieu du pêle-mêle balkanique (parmi les Grecs à cheveux bleus, les Bulgares à pommettes jaunes, les Arméniens à nez crochu), les vrais Osmanlis, mi-Circassiens, mi-Turkmènes, font plutôt figure d'hommes du nord, d'Anglais ou de Flamands, voire de Français, fourvoyés, Allah sait pourquoi ! dans la galère levantine." (L'Extraordinaire Aventure d'Achmet Pacha Djemaleddine : Pirate, Amiral, Grand d'Espagne et Marquis, Charleston, BiblioBazaar, 2009, p. 267)
Aimé-François Legendre :
"Le Turc est l'un des plus beaux spécimens de la race blanche, grand, avec un visage long et ovale, un nez mince, droit ou arqué, des lèvres fines, des yeux assez ouverts, très souvent gris ou bleus, sans sourcils proéminents.
Il est inutile d'ajouter que les Magyars et les Bulgares font également partie de la race blanche, même si un certain auteur les a récemment assignés à la race jaune, comme le Turc également, anciennement confondus avec les Huns et les Mongols.
De la même façon, n'a-t-on pas écrit, et des imitateurs n'ont-ils pas répété, que les Turcs ottomans devaient leur beau type physique à l'institution du harem ? Comme si la possession d'un grand nombre de femmes étrangères était possible pour la masse des Turcs ! Comment les habitudes de quelques personnes privilégiées pourraient affecter le caractère ethnique de toute une race ?
Maintenant, il y a certains faits historiques indéniables qui rappellent que la plus grande partie des armées d'Attila, et plus tard celles de Gengis Khan, étaient composées de Turcs, d'Iraniens, et de Wou-soun aux yeux bleus. Et tous ces peuples de race caucasienne étaient les véritables Huns, les Mongols, les guerriers barbus de grande stature dont les annales chinoises parlent (des guerriers irrésistibles à cause de leur supériorité en termes d'organisation et d'équipement)." (Modern Chinese civilization, Ayer Co Pub, 1972, p. 221)
"Le Turc est l'un des plus beaux spécimens de la race blanche, grand, avec un visage long et ovale, un nez mince, droit ou arqué, des lèvres fines, des yeux assez ouverts, très souvent gris ou bleus, sans sourcils proéminents.
Il est inutile d'ajouter que les Magyars et les Bulgares font également partie de la race blanche, même si un certain auteur les a récemment assignés à la race jaune, comme le Turc également, anciennement confondus avec les Huns et les Mongols.
De la même façon, n'a-t-on pas écrit, et des imitateurs n'ont-ils pas répété, que les Turcs ottomans devaient leur beau type physique à l'institution du harem ? Comme si la possession d'un grand nombre de femmes étrangères était possible pour la masse des Turcs ! Comment les habitudes de quelques personnes privilégiées pourraient affecter le caractère ethnique de toute une race ?
Maintenant, il y a certains faits historiques indéniables qui rappellent que la plus grande partie des armées d'Attila, et plus tard celles de Gengis Khan, étaient composées de Turcs, d'Iraniens, et de Wou-soun aux yeux bleus. Et tous ces peuples de race caucasienne étaient les véritables Huns, les Mongols, les guerriers barbus de grande stature dont les annales chinoises parlent (des guerriers irrésistibles à cause de leur supériorité en termes d'organisation et d'équipement)." (Modern Chinese civilization, Ayer Co Pub, 1972, p. 221)
Tekin Alp :
"Voici en premier lieu les auteurs chinois les plus anciens faisant la description des princes et des « Hakans » turcs. Tous ces Hakans sont de haute taille. Ils ont des yeux bleus, des visages roses et sont d'une beauté remarquable.
Voici encore des ouvrages persans écrits sept à huit siècles auparavant qui nous font le portrait des princes et des héros turcs Seltchoukis, des Alp Arslan et des Melikchah et de leur époque, presque tous sont de taille gigantesque. Ils ont des cheveux longs et ondulés, des visages beaux et longs et des poitrines larges. Les auteurs arabes d'il y a dix siècles décrivent à leur tour les « Atabey » qui ont régné pendant longtemps sur la Syrie et la Mésopotamie. Tous les princes de cette dynastie sont présentés par les auteurs arabes comme étant de couleur blanche, de taille élancée, ayant des fronts larges et de grands et beaux yeux. Mêmes caractéristiques chez les Seltchoukis d'Anatolie rapportées par les auteurs arabes de l'époque.
Les pionniers de la révolution kemaliste font de larges citations du célèbre poète persan Firdevsi ainsi que de différents poèmes et épopées des autres poètes persans qui décrivent des personnages légendaires turcs avec des caractéristiques morphologiques qui n'ont absolument rien de commun avec celles des Mongols. Surtout la beauté des femmes turques avec leur longue taille, leur couleur rose, leurs lèvres rouges, leur petite bouche, leurs sourcils arqués, leurs longs et abondants cheveux, est particulièrement exaltée par Firdevsi et autres poètes persans célèbres." (Le Kemalisme, Paris, Félix Alcan, 1937, p. 116-117)
"Voici en premier lieu les auteurs chinois les plus anciens faisant la description des princes et des « Hakans » turcs. Tous ces Hakans sont de haute taille. Ils ont des yeux bleus, des visages roses et sont d'une beauté remarquable.
Voici encore des ouvrages persans écrits sept à huit siècles auparavant qui nous font le portrait des princes et des héros turcs Seltchoukis, des Alp Arslan et des Melikchah et de leur époque, presque tous sont de taille gigantesque. Ils ont des cheveux longs et ondulés, des visages beaux et longs et des poitrines larges. Les auteurs arabes d'il y a dix siècles décrivent à leur tour les « Atabey » qui ont régné pendant longtemps sur la Syrie et la Mésopotamie. Tous les princes de cette dynastie sont présentés par les auteurs arabes comme étant de couleur blanche, de taille élancée, ayant des fronts larges et de grands et beaux yeux. Mêmes caractéristiques chez les Seltchoukis d'Anatolie rapportées par les auteurs arabes de l'époque.
Les pionniers de la révolution kemaliste font de larges citations du célèbre poète persan Firdevsi ainsi que de différents poèmes et épopées des autres poètes persans qui décrivent des personnages légendaires turcs avec des caractéristiques morphologiques qui n'ont absolument rien de commun avec celles des Mongols. Surtout la beauté des femmes turques avec leur longue taille, leur couleur rose, leurs lèvres rouges, leur petite bouche, leurs sourcils arqués, leurs longs et abondants cheveux, est particulièrement exaltée par Firdevsi et autres poètes persans célèbres." (Le Kemalisme, Paris, Félix Alcan, 1937, p. 116-117)
Carleton S. Coon :
"Dans ces dimensions, les Turcs ressemblent aux méditerranéens et aux alpins des Balkans, leurs visages ne sont pas assez longs pour des dinariques exagérés. (...)
La couleur de la peau non-exposée des Turcs est surtout blanche-brune ou basanée (von Luschan # 11-16), la couleur des cheveux, dans 90 % des cas, est le brun foncé. Les cheveux noirs, toutefois, se trouvent dans moins de 5 % des cas, et le blondisme est rare. Le ratio de cheveux bruns foncés est constant, sauf dans les provinces de l'Est, où il est proche de 100 %. Les poils de la barbe sont souvent plus clairs que les cheveux, seulement 70 % sont noirs ou bruns foncés, tandis que les tons roux sont trouvés dans près de 10 % des cas. Les barbes roussâtres ou blondâtres sont de loin plus communes à l'Ouest et au Nord que dans les autres provinces, et sont trouvées dans un tiers du groupe observé dans ces lieux.
Les yeux purement sombres sont trouvés dans 40 % du total, tandis que 40 % des autres possèdent des yeux foncés mixtes, dont beaucoup semblent bruns d'après une observation occasionnelle. Les autres 20 % sont presque entièrement composés d'hommes qui possèdent des iris mélangés ou clairs-mélangés, mais avec moins de 2 % de clairs purs. Dans l'ensemble, les Turcs d'Anatolie sont de pigmentation brune de manière prévalente, mais bruns dans une condition où la peau est blanche-brune, les cheveux bruns foncés et les yeux marrons foncés ou mixtes. Il y a plusieurs teintes de brun en ce qui concerne la couleur des yeux, et il est évident que plus d'une souche brune est présente. La quasi-absence de cheveux noirs, toutefois, la présence de taches de rousseur, et le haut taux de mélange des yeux, lorsqu'ils sont combinés aux données métriques, indiquent que la principale souche brune est une forme alpine. (...)
Le caractère dinarique associé à un profil nasal convexe se trouve dans 58 % du total, le ratio est légèrement plus élevé dans le Nord et l'Est que dans l'Ouest. (...)
Les Turcs d'Anatolie sont pour la plupart des méditerranéens cappadociens, avec un mélange d'alpins en quantité suffisante pour produire la transformation dinarique." (The Races of Europe, chapitre XII, section 17 : "The Osmanli Turks", New York, The Macmillan Company, 1939)
"Dans ces dimensions, les Turcs ressemblent aux méditerranéens et aux alpins des Balkans, leurs visages ne sont pas assez longs pour des dinariques exagérés. (...)
La couleur de la peau non-exposée des Turcs est surtout blanche-brune ou basanée (von Luschan # 11-16), la couleur des cheveux, dans 90 % des cas, est le brun foncé. Les cheveux noirs, toutefois, se trouvent dans moins de 5 % des cas, et le blondisme est rare. Le ratio de cheveux bruns foncés est constant, sauf dans les provinces de l'Est, où il est proche de 100 %. Les poils de la barbe sont souvent plus clairs que les cheveux, seulement 70 % sont noirs ou bruns foncés, tandis que les tons roux sont trouvés dans près de 10 % des cas. Les barbes roussâtres ou blondâtres sont de loin plus communes à l'Ouest et au Nord que dans les autres provinces, et sont trouvées dans un tiers du groupe observé dans ces lieux.
Les yeux purement sombres sont trouvés dans 40 % du total, tandis que 40 % des autres possèdent des yeux foncés mixtes, dont beaucoup semblent bruns d'après une observation occasionnelle. Les autres 20 % sont presque entièrement composés d'hommes qui possèdent des iris mélangés ou clairs-mélangés, mais avec moins de 2 % de clairs purs. Dans l'ensemble, les Turcs d'Anatolie sont de pigmentation brune de manière prévalente, mais bruns dans une condition où la peau est blanche-brune, les cheveux bruns foncés et les yeux marrons foncés ou mixtes. Il y a plusieurs teintes de brun en ce qui concerne la couleur des yeux, et il est évident que plus d'une souche brune est présente. La quasi-absence de cheveux noirs, toutefois, la présence de taches de rousseur, et le haut taux de mélange des yeux, lorsqu'ils sont combinés aux données métriques, indiquent que la principale souche brune est une forme alpine. (...)
Le caractère dinarique associé à un profil nasal convexe se trouve dans 58 % du total, le ratio est légèrement plus élevé dans le Nord et l'Est que dans l'Ouest. (...)
Les Turcs d'Anatolie sont pour la plupart des méditerranéens cappadociens, avec un mélange d'alpins en quantité suffisante pour produire la transformation dinarique." (The Races of Europe, chapitre XII, section 17 : "The Osmanli Turks", New York, The Macmillan Company, 1939)
Jean-Paul Roux :
"Les peuples turcs que nous voyons aujourd'hui installés dans les limites de la Turquie et répandus en Europe orientale et en Asie des plaines du nord de la mer Noire jusqu'aux rives de l'Océan Pacifique sont originaires de l'Asie Centrale. Ils sont partiellement au moins de race jaune 1. Toutefois en ce qui concerne ceux qui habitent la République turque, leur mélange avec les populations indigènes (telles que les Grecs) et leur occidentalisation ont détruit presque totalement les caractéristiques mongoliques et on a souvent l'habitude de les considérer comme de purs Européens. Eux-mêmes revendiquent d'appartenir à la race blanche, leur langue fait partie de la grande famille linguistique ouralo-altaïque ou, plus exactement, de la branche altaïque qui groupe le Mongol, le Mandchou et le Turco-Tatar. (...)
1. Cette question est loin d'être tirée au clair. On constate que les Turcs d'Asie Centrale sont actuellement de race jaune. L'Asie Centrale étant le berceau des Turcs on a conclu peut-être trop vite qu'ils descendaient d'une même souche ethnique. Cependant il est fort possible que dès les temps les plus anciens il y ait eu des Turcs de race blanche à côté de Turcs de race jaune. Dans ce cas ce nom servirait à couvrir une unité linguistique et non pas une unité ethnologique. L'appartenance des Anatoliens à la race blanche serait peut-être due alors à une ascendance indo-européenne et non seulement à l'occidentalisation." (La Turquie : géographie, économie, histoire, civilisation et culture, Paris, Payot, 1953, p. 59)
"Les peuples turcs que nous voyons aujourd'hui installés dans les limites de la Turquie et répandus en Europe orientale et en Asie des plaines du nord de la mer Noire jusqu'aux rives de l'Océan Pacifique sont originaires de l'Asie Centrale. Ils sont partiellement au moins de race jaune 1. Toutefois en ce qui concerne ceux qui habitent la République turque, leur mélange avec les populations indigènes (telles que les Grecs) et leur occidentalisation ont détruit presque totalement les caractéristiques mongoliques et on a souvent l'habitude de les considérer comme de purs Européens. Eux-mêmes revendiquent d'appartenir à la race blanche, leur langue fait partie de la grande famille linguistique ouralo-altaïque ou, plus exactement, de la branche altaïque qui groupe le Mongol, le Mandchou et le Turco-Tatar. (...)
1. Cette question est loin d'être tirée au clair. On constate que les Turcs d'Asie Centrale sont actuellement de race jaune. L'Asie Centrale étant le berceau des Turcs on a conclu peut-être trop vite qu'ils descendaient d'une même souche ethnique. Cependant il est fort possible que dès les temps les plus anciens il y ait eu des Turcs de race blanche à côté de Turcs de race jaune. Dans ce cas ce nom servirait à couvrir une unité linguistique et non pas une unité ethnologique. L'appartenance des Anatoliens à la race blanche serait peut-être due alors à une ascendance indo-européenne et non seulement à l'occidentalisation." (La Turquie : géographie, économie, histoire, civilisation et culture, Paris, Payot, 1953, p. 59)
"Les vainqueurs des Ouïghours [les Kirghiz] constituent un très vieux peuple turcophone habitant depuis la plus haute antiquité dans la vallée du moyen-Iénissei, en Sibérie méridionale, dans la région des villes actuelles de Minousinsk et d'Abakan. Dès l'époque des Han, un peu avant le commencement de l'ère chrétienne, les Chinois les connaissent par leur nom et les décrivent comme « des hommes blonds, aux yeux bleus », manifestement de type nordique. Plus tard, l'écrivain arabe Gardizi, qui s'appuie sur des sources anciennes inconnues, rapporte qu'ils ont des cheveux rougeâtres et un teint clair, ce qui l'incite à voir en eux des Slaves.
L'archéologie a confirmé les sources textuelles en mettant au jour des tombes d'hommes manifestement européanides. Cela pose le problème de l'appartenance, généralement admise, des turcophones à la « race jaune ». (...) Il est piquant de constater qu'ils [les Kirghiz] sont aujourd'hui les plus mongoloïdes des peuples turcs, sans doute parce qu'ils sont largement métissés avec des Mongols." (L'Asie centrale. Histoire et civilisations, Paris, Fayard, 1997, p. 206)
"Les archéologues ont cherché à localiser le peuplement turc le plus ancien dans des régions où les tombes contiennent des crânes exclusivement brachycéphales, c'est-à-dire présentant des caractères mongoloïdes. Ils ont eu probablement raison, bien que leur démarche pût être imprudente ; le rameau primitif des Turcs présente bien des caractères raciaux. Mais cette qualification anthropologique perd vite de sa pertinence. Dès avant l'ère chrétienne, on mentionne comme turc le peuple kirghiz composé d'hommes blonds, de haute taille, aux yeux bleus qui doivent être des Paléo-Asiates ou plutôt des Indo-Européens turquisés." (Histoire des Turcs. Deux mille ans du Pacifique à la Méditerranée, Paris, Fayard, 2000, p. 22)
"(...) on sait qu'en ces mêmes XIIe et XIIIe siècles les Turco-Mongols sont, avec leurs longues tresses, leurs pommettes saillantes, leurs yeux fendus en amande, l'idéal de la beauté humaine pour l'esthète musulman : quel charme n'ont-ils pas en effet sur les miniatures iraniennes et les fresques ghaznévides !" (ibid., p. 107)
"Les Iraniens louent sans réserve la supériorité militaire des Turcs mais n'oublient pas qu'ils les ont d'abord connus comme esclaves, ghulams, puissants certes, mais sans droits légaux. Retrouvant envers eux le regard qu'ils avaient jadis porté sur les Arabes, ils ont profondément conscience que leurs ancêtres avaient une civilisation bien plus élevée que la leur. Cela ne les empêche pas d'être sensibles à la beauté des femmes turques, « pleines de grâce et de vivacité », aux « yeux petits, mais séduisants », dira le médecin Ibn Butlan, mort en 1063. Les poètes chanteront inlassablement les yeux fendus en amande, les tresses noires, les visages ronds, en pleine lune, (...)." (Histoire de l'Iran et des Iraniens. Des origines à nos jours, Paris, Fayard, 2006, p. 318)
"Les Iraniens louent sans réserve la supériorité militaire des Turcs mais n'oublient pas qu'ils les ont d'abord connus comme esclaves, ghulams, puissants certes, mais sans droits légaux. Retrouvant envers eux le regard qu'ils avaient jadis porté sur les Arabes, ils ont profondément conscience que leurs ancêtres avaient une civilisation bien plus élevée que la leur. Cela ne les empêche pas d'être sensibles à la beauté des femmes turques, « pleines de grâce et de vivacité », aux « yeux petits, mais séduisants », dira le médecin Ibn Butlan, mort en 1063. Les poètes chanteront inlassablement les yeux fendus en amande, les tresses noires, les visages ronds, en pleine lune, (...)." (Histoire de l'Iran et des Iraniens. Des origines à nos jours, Paris, Fayard, 2006, p. 318)
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